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22 juin 2025 | 20 MIN.
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Les stocks soviétiques ne sont pas éternels : la Russie dispose-t-elle encore de suffisamment d’artillerie pour lancer de nouvelles offensives d’envergure ?

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Oboronka.Mezha

Artillerie automotrice russe MSTA-S

Selon une information relayée par The Economist, lors des négociations à Istanbul, Vladimir Medinski, chef de la délégation russe, aurait déclaré que la Russie était prête à un conflit prolongé. Pour étayer ses propos, il a évoqué la guerre du Nord, qui a duré 21 ans. L’un des épisodes célèbres de ce conflit est l’ordre donné par Pierre Ier de démonter les cloches des églises pour les faire fondre et en tirer de l’artillerie, alors en pénurie.

Aujourd’hui encore, l’artillerie est une denrée rare. Toutefois, depuis l’époque de la guerre du Nord, la technologie de fabrication des canons a, disons-le, quelque peu évolué. Ainsi, pour approvisionner le front, la Russie n’a d’autre choix que de puiser dans ses réserves datant de la guerre froide.

Comme pour les chars, un sujet que nous avons abordé dans un précédent article, ces réserves ne sont pas inépuisables. En parallèle, la production russe de nouveaux systèmes d’artillerie et de tubes ne semble pas en mesure de répondre aux besoins du front ni de compenser les pertes subies.

Cela ne signifie pas pour autant que l’ennemi cessera bientôt de tirer ni que l’Ukraine est sur le point de remporter la victoire.

Mais l’artillerie reste l’un des piliers de la tactique offensive russe. Comprendre l’état de la production d’artillerie en Russie est donc essentiel pour évaluer ses capacités réelles à maintenir, voire intensifier, le rythme actuel des offensives à moyen et long terme — un élément clé dans le rapport de forces lors de futures négociations.

Production et destruction de l’artillerie russe

Bien que la majorité des frappes sur le front soient désormais réalisées par des drones FPV, le rôle de l’artillerie dans les combats n’a nullement diminué — au contraire, il a gagné en importance. L’artillerie ne se limite plus à sa fonction traditionnelle de soutien-feu, elle s’intègre désormais dans un réseau de frappes coordonnées avec le renseignement, exécutant des tirs précis sur des cibles identifiées par des drones tactiques.

Grâce à sa portée, sa puissance et sa capacité à opérer quelles que soient les conditions météorologiques, l’artillerie reste un atout essentiel pour établir une supériorité de feu. Son usage optimal constitue une condition clé pour contenir l’ennemi ou percer ses lignes de défense.

La Russie dispose de l’une des forces d’artillerie les plus importantes au monde. D’après l’annuaire analytique Military Balance, avant le début de la guerre à grande échelle, l’armée russe comptait environ 2 500 systèmes d’artillerie de divers types, principalement des pièces automotrices hautement mobiles.

Or, début 2024, selon le Royal United Services Institute (RUSI), le nombre de systèmes opérationnels en première ligne dépassait déjà les 4 700 unités.

Les Russes tirent chaque jour plusieurs fois plus d’obus que les forces ukrainiennes. Lors de l’offensive lancée début 2024, le ratio atteignait jusqu’à 1 contre 8. Il s’est depuis réduit, notamment grâce à l’amélioration de la logistique ukrainienne, mais la supériorité russe en matière d’artillerie reste palpable.

Cette domination a permis à l’ennemi de recourir à la tactique dite du « rouleau de feu » : des tirs d’artillerie massifs qui détruisent méthodiquement les positions ukrainiennes.

Pour maintenir ce rythme, trois éléments sont indispensables : des systèmes d’artillerie opérationnels, des tubes de rechange, et surtout, des munitions. Celles-ci proviennent non seulement de la production nationale russe — estimée à plus de deux millions d’obus de gros calibre par an — mais aussi des livraisons de la Corée du Nord et de l’Iran.

Selon les services de renseignement ukrainiens, depuis 2023, le régime de Kim Jong-un aurait livré plus de 5 millions de munitions de gros calibre à la Russie, ce qui a permis de maintenir un niveau de feu extrêmement élevé.

Quant aux canons et aux pièces d’artillerie eux-mêmes, ils sont d’abord extraits des stocks de l’ère soviétique, hérités de la guerre froide. Cela a permis de réactiver rapidement des milliers de pièces, en dépit des pertes massives sur le front.

Faute de disposer du même nombre d’obus et d’obusiers, les Forces armées ukrainiennes ont dû concentrer leurs efforts sur la lutte contre-batterie, autrement dit sur la destruction de l’artillerie ennemie. Pour cela, l’armée ukrainienne s’est appuyée sur des drones de reconnaissance, des radars contre-batterie ainsi que des systèmes d’artillerie occidentaux de haute précision, dont la portée supérieure et l’exactitude ont permis de compenser une moindre quantité.

En 2023, les capacités de lutte contre-batterie ont été renforcées par l’arrivée de drones FPV et de quadricoptères lourds, devenus un nouvel outil redoutablement efficace pour frapper l’artillerie adverse.

En réponse, les forces russes ont commencé à s’adapter : elles ont amélioré les aménagements de leurs positions d’artillerie, renforcé le camouflage, et équipé leurs véhicules d’une protection supplémentaire, notamment de grilles anti-drones. Toutefois, elles n’ont jamais trouvé de parade vraiment efficace.

Face à l’augmentation des pertes parmi les pièces d’artillerie automotrices, l’armée russe a eu recours de manière croissante à l’artillerie tractée, qui est devenue prédominante dans son arsenal. Moins repérable par les moyens de reconnaissance, plus simple à produire, ce type d’artillerie s’est avéré adapté à une guerre de position, dans un contexte de pénurie croissante d’équipements.

Canon russe D-74 de 122 mm, modèle 1955, installé sur une position aménagée

Selon les estimations de la plateforme analytique Oryx, qui recense les pertes de matériel sur la base de preuves visuelles, les pertes totales d’artillerie russes – qu’il s’agisse de systèmes automoteurs ou tractés – s’élèvent, au moment de la publication, à environ 1 500 pièces. Or, selon les chiffres officiels de l’état-major ukrainien, les pertes russes en artillerie atteindraient près de 28 000 unités. D’où vient un tel écart ?

Tout d’abord, il est beaucoup plus difficile de documenter visuellement la destruction ou l’endommagement d’un système d’artillerie que d’un véhicule blindé. Les pièces d’artillerie sont en général positionnées loin de la ligne de front et soigneusement dissimulées — elles sont camouflées sous les arbres, enterrées ou recouvertes de filets. Il est donc complexe d’obtenir des preuves visuelles de leur destruction.

Les sources OSINT comme Oryx se basent uniquement sur des images ou vidéos disponibles en sources ouvertes. Elles ne recensent donc que les pertes confirmées visuellement. À l’inverse, les Forces armées ukrainiennes disposent de moyens de renseignement plus étendus — interceptations radio, renseignements opérationnels ou flux vidéo de drones — qui leur permettent de confirmer les pertes ennemies sans nécessiter d’images publiques.

Deuxième facteur : la méthodologie de comptage. L’état-major ukrainien inclut dans le total des pertes les mortiers, considérés formellement comme de l’artillerie, bien que plus petits et rarement visibles depuis les drones.

Nous savons par ailleurs que les pertes russes sont bien supérieures aux 1 500 confirmées visuellement, grâce aux analystes OSINT qui achètent à leurs frais des images satellites et analysent les bases russes de stockage. On y voit de l’artillerie entreposée à ciel ouvert depuis l’époque de la Guerre froide.

Face au déséquilibre croissant entre les pertes sur le front et la production de nouvelles pièces, les Russes ont commencé à puiser massivement dans ces stocks pour remettre en service certains équipements ou récupérer des pièces détachées.

Selon l’analyste OSINT Jompy, en 2022, la Russie possédait dans ses dépôts 22 367 pièces d’artillerie, dont 17 197 tractées. En 2024, ce chiffre était tombé à 9 325. Depuis, six mois se sont écoulés, et ce nombre a encore diminué.

À première vue, il semble qu’il reste encore beaucoup d’obusiers dans ces entrepôts, puisque fin 2024, seuls 60 % avaient été utilisés. Mais il faut garder à l’esprit que toutes les pièces issues des réserves ne sont pas aptes au combat.

Les Russes commencent par réactiver le matériel le plus facile à remettre en état, tandis que le plus problématique est laissé de côté — une tendance qu’on observe aussi pour les blindés lourds.

On peut donc supposer qu’une grande partie de l’artillerie restante est aujourd’hui obsolète ou en très mauvais état — certains systèmes visibles dans les dépôts datent encore de la Seconde Guerre mondiale et ne peuvent être utilisés sans des réparations longues et coûteuses.

Base de stockage d’artillerie russe "Planova" en 2022 et 2025


La remise en service massive de pièces d’artillerie depuis les dépôts russes ne s’explique pas seulement par le besoin de compenser les pertes, mais aussi par l’usure croissante des tubes.

En effet, l’artillerie a une durée de vie limitée, principalement déterminée par la longévité du tube — c’est-à-dire le nombre maximal de tirs qu’il peut effectuer avant de devoir être remplacé. Une partie du matériel prélevé dans les réserves sert donc uniquement à reconstituer le stock de ces composants consommables.

La durée de vie d’un tube dépend de nombreux facteurs : l’intensité du tir, la qualité de l’entretien, l’état des munitions utilisées et le niveau de compétence de l’équipage. Par exemple, les pièces de 122 mm comme les D-30 ou les 2S1 « Gvozdika » ont une longévité d’environ 30 000 tirs. À l’inverse, les obusiers de 152 mm comme le 2S19 « Msta-S » ne supportent que quelques milliers de tirs, tandis que les 2S7 « Pion » de 203 mm atteignent à peine les 500 tirs. Ces chiffres sont issus de manuels techniques — en conditions de combat réelles, ils peuvent varier de manière significative.

L’utilisation intensive de l’artillerie accélère l’usure des tubes, ce qui réduit la précision, l’efficacité des systèmes et augmente même le risque de détonation à l’intérieur du tube. C’est précisément pour cette raison que la demande en pièces de rechange prélevées dans les dépôts a explosé — certaines sont directement utilisées au combat, d’autres démontées pour réparer des systèmes déjà en service.

Un autre facteur aggravant l’usure des tubes russes est la mauvaise qualité des obus. Les militaires russes se sont à plusieurs reprises plaints de la qualité des munitions livrées par la Corée du Nord : selon leurs témoignages, leur médiocre fabrication a provoqué des explosions prématurées dans les tubes, causant non seulement des pannes d’équipement mais mettant aussi en danger les équipages.

Obusier russe D-20 détruit à la suite de l’explosion d’un obus nord-coréen

Le déficit d’artillerie russe se manifeste également par un autre fait révélateur : l’armée russe a commencé à remettre en service des systèmes qui, avant 2022, étaient pratiquement à l’abandon. C’est notamment le cas du canon de 130 mm M-46, conçu dans les années 1950. En raison de son calibre non standard pour l’artillerie russe moderne, son utilisation était restée très marginale. Cependant, la nécessité d’intensifier la puissance de feu a poussé les forces russes à réactiver ce modèle ancien. Cette décision a été rendue possible par la livraison de munitions adaptées en provenance d’Iran et de Corée du Nord, ce qui a permis de rendre opérationnelle cette pièce d’artillerie obsolète.

Et ce n’est pas un cas isolé. Les images satellites des dépôts militaires russes montrent la disparition progressive de nombreux canons et obusiers de type D-20 ou M-46, tous deux conçus dans les années 1950. L’analyste OSINT HighMarsed a rapporté qu’en 2022, environ 600 exemplaires du M-46 étaient recensés dans les stocks russes, dont 380 avaient déjà été réquisitionnés.

Des systèmes encore plus anciens ont également été repérés sur le front, notamment des modèles conçus à l’époque de la Seconde Guerre mondiale. Récemment, des photographies ont révélé la présence d’obusiers de 122 mm M-30, en service dans l’Armée soviétique dès les années 1940.

Obusier russe de 122 mm M-30

Pourquoi si peu de nouvelles pièces d’artillerie ?

En 2024, le directeur général de la société d’État « Rostec », Sergueï Tchemezov, a affirmé que la production et la remise en état de l’artillerie automotrice en Russie avaient été multipliées par dix, et celle de l’artillerie tractée par quatorze par rapport à 2022. Mais là encore, on retrouve l’expression manipulatrice « production et remise en état », qui inclut également le retrait d’anciens équipements des entrepôts soviétiques.

Le principal goulet d’étranglement dans la fabrication de nouvelles pièces d’artillerie réside dans la production de canons. Celle-ci requiert des machines-outils lourdes de haute précision ainsi qu’un ensemble complexe de composants essentiels. Mettre en place une production de masse dans ce domaine représente un défi considérable.

Selon une estimation approximative de l’Institut de Kiel, les Russes ont produit, en 2023, plusieurs dizaines de nouvelles pièces par trimestre, et ont atteint une capacité de 100 puis 112 unités au premier et au deuxième trimestre 2024, respectivement. D’après le RUSI, la production annuelle de nouveaux canons atteindrait « plusieurs centaines » d’unités. Cela reste insuffisant pour compenser l’usure sur le champ de bataille et les pertes opérationnelles.

Si ces estimations sont proches de la réalité, les capacités russes seraient à peu près comparables à celles de la production ukrainienne des obusiers automoteurs « Bohdana ».

Il est en réalité difficile d’évaluer objectivement l’ampleur de la production d’obusiers en Russie, les reportages réalisés dans les usines ne montrant souvent que certains ateliers, sans donner une vision d’ensemble des capacités réelles.

La fabrication de nouveaux systèmes d’artillerie repose sur plusieurs sites industriels clés. L’usine n°9, spécialisée dans la production de canons pour obusiers de 122 mm D-30A et pour chars ; « Uraltransmash », qui fabrique des obusiers automoteurs de 152 mm MSTA-S ; ainsi que les « Usines Motovilikha », qui assurent un cycle complet de production pour les systèmes 2S1 « Gvozdika », 2S3 « Akatsia », 2A36 « Guiatsint-B », 2S5 « Guiatsint-S » et « Msta-B ».

Mais si l’on observe l’évolution historique de l’industrie russe de l’artillerie, on constate que les usines n’étaient pas dans leur meilleure forme au moment du déclenchement de l’invasion à grande échelle.

Dans les années 1980, lors du développement de l’obusier automoteur de 152 mm MSTA-S, les capacités de production d’« Uraltransmash » étaient insuffisantes. Il avait alors été décidé de construire une nouvelle usine à Sterlitamak. Toutefois, en raison de la concurrence interne, la direction d’« Uraltransmash » a réussi à imposer la création d’un nouvel atelier d’un coût de 600 millions de roubles au sein du site existant. On ignore si cet atelier a jamais été terminé, mais l’usine de Sterlitamak, qui produisait la MSTA-S, a cessé ses activités dès 2013 et a depuis été démolie.

L’usine de construction mécanique de Sterlitamak

Les « Usines Motovilikha » sont en situation de faillite depuis 2018. Cela ne signifie pas qu’elles ont totalement cessé leurs activités (les drones ukrainiens ne les visaient pas sans raison), mais cela donne une idée de leur état général.

Obusier russe MSTA-S chez Uraltransmash

Dans ce contexte, l’apparition de nouveaux modèles de systèmes d’artillerie montés sur roues, plutôt que sur les châssis chenillés traditionnels, suscite l’intérêt — notamment les canons automoteurs (CAESAR russes) « Malva » et « Giatsint-K ». Selon l’expert du complexe militaro-industriel russe Pavel Louzine, le choix de développer de nouveaux systèmes d’artillerie sur châssis à roues est principalement dicté par la pénurie de plateformes chenillées. Par exemple, l’autochenillé « Msta-S » repose sur le châssis du char T-90, qui est également utilisé pour la production de chars de combat principaux, créant ainsi une concurrence directe pour les ressources, ce qui complique considérablement la production de masse de canons automoteurs.

En soi, un CAESAR à roues constitue une bonne solution. Les châssis à roues sont bien plus simples à produire, n’exigent pas autant de composants coûteux que les châssis chenillés et ne font pas concurrence aux lignes de production de chars.

Cependant, l’émergence de ces nouveaux systèmes d’artillerie ne signifie pas nécessairement une augmentation significative des capacités de production de canons. Premièrement, les deux modèles ne sont entrés en production en série qu’au début de l’année 2024. Deuxièmement, le spécialiste du site de référence sur les blindés Andreï Tarasenko a déjà signalé que le « Giatsint-K » utilise un vieux canon récupéré sur un « Giatsint-B », très probablement prélevé dans un dépôt. Cela illustre une fois de plus le déficit persistant de ces composants essentiels en Russie.

Canon du « Giatsint-B » avec butée de recul, utilisé sur le CAESAR « Giatsint-K »

La parité en artillerie — un objectif réellement atteignable

Il est évident que les Forces de défense ukrainiennes ne pourront jamais physiquement détruire tous les systèmes d’artillerie russes. La Fédération de Russie tente de compenser ses pertes et l’usure des canons en augmentant tant bien que mal sa production, en réactivant les stocks dormants sur ses bases de stockage et en important des pièces d’artillerie de Corée du Nord. Et bien que la qualité de ces dernières soit sujette à caution, elles sont bel et bien présentes — et elles tirent.

L’armée ukrainienne fait face à de nombreux défis comparables, allant jusqu’à l’emploi de systèmes datant de la Seconde Guerre mondiale, comme les canons M114 américains. De plus, l’Ukraine ne dispose pas de réserves d’artillerie héritées de l’époque soviétique aussi importantes que celles de la Russie et reste fortement dépendante des livraisons de munitions. C’est précisément pour cette raison que nous accusons un désavantage régulier en termes de puissance de feu.

Mais depuis 2022, l’Ukraine a la chance de disposer d’une production locale solide et évolutive de canons automoteurs « Bohdana », comprenant également les canons et les machines nécessaires à leur fabrication. En parallèle, de nombreuses entreprises étrangères travaillent au profit de l’armée ukrainienne, ce qui offre des marges de manœuvre bien plus importantes pour augmenter les capacités.

Par exemple, la France envoie en Ukraine 90 % des canons qu’elle produit. Enfin, il faut noter que l’artillerie à longue portée ukrainienne, en particulier les modèles occidentaux, surpasse souvent les systèmes russes en matière de précision et de fiabilité — un point crucial.

Dans ce contexte, il devient envisageable qu’à long terme, après une nouvelle phase d’épuisement des stocks russes, une forme de parité entre l’Ukraine et la Russie en matière de puissance de feu d’artillerie puisse être atteinte. Bien entendu, cela reste conditionné à la stabilité des livraisons occidentales de munitions aux Forces de défense, aujourd’hui menacée pour des raisons politiques.

Transport des canons M-46, D-30, Msta-B et Giatsint-B après leur retrait des dépôts de stockage

Pour éviter l’effondrement de sa composante d’artillerie, la Russie devra réduire l’intensité de ses tirs et compenser le manque de puissance de feu par d’autres moyens, notamment les drones FPV.

Selon le porte-parole du service des gardes-frontières ukrainiens, Andriy Demtchenko, l’usage de drones à fibre optique s’est intensifié dans les zones frontalières avec la Russie. Une tendance similaire est observée sur l’axe de Novopavlivka, comme l’a indiqué le porte-parole du groupement opérationnel-stratégique « Khortytsia », Viktor Trehoubov.

Ce virage progressif de la Russie vers une dépendance accrue aux drones FPV, dans un contexte de déclin de sa puissance d’artillerie, ne doit pas être sous-estimé. Il convient de s’y préparer en fournissant aux troupes en première ligne les moyens de protection adéquats. En parallèle, l’affaiblissement progressif de la composante d’artillerie russe doit aussi être intégré dans l’évaluation de sa capacité à mener de nouvelles offensives d’envergure.

Cela dit, il ne faut pas perdre de vue que, en ce moment même, des milliers de pièces d’artillerie russes sont pointées sur les soldats ukrainiens, et il n’y a aucune raison de douter de leur état de fonctionnement.

Auteur : Illia Bolharyn, analyste OSINT

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